En dénouant les fils d’une intrigue judiciaire trépidante qui opposa une auteure et un avocat, Toute intention de nuire, véritable enquête théâtrale, revisite le cas de Pauline Jobert, accusée d’atteinte à la vie privée, à l’honneur et de diffamation.
Quand Alexandre Badadone a cru se reconnaître sous les traits d’un avocat misogyne « particulièrement méprisable » dans le roman « Marcher sans craindre le ravin » de Pauline Jobert, il a immédiatement porté plainte contre l’autrice. Toute intention de nuire raconte ce procès.
À l’heure des faits alternatifs et du storytelling, l’auteur et metteur en scène Adrien Barazzone questionne le processus de fabrication de ce que l’on nomme « vérité ». Il convoque la justice et la littérature – qui chacune à sa manière manipule le vrai et le faux. Il se joue malicieusement de leurs frontières.
Avec beaucoup de minutie et de malice, les quelques interprètes se glissent dans la peau de tous les protagonistes de l’histoire, pour nous faire suivre tous les points de vue. Iels questionnent les conditions nécessaires à la construction d’un réel partageable et interrogent les limites de la liberté d’affabulation artistique.