La Veuve

La Veuve est un bijou d’humour noir en théâtre d’objet. Un monologue faussement cérémonial, délicieusement irrévérencieux, où les souvenirs domestiques dérapent en fantasmes sanglants. On y parle de deuil, de maladresse et d’amour qui s’incarnent dans des chips et du vin blanc un peu tiède.

Comédienne, mime, autrice polyglotte, Laura Gambarini a donné, en mars 2024, des cours d’allemand déjantés au public du Reflet avec The Game of Nibelungen. Sa nouvelle et jubilatoire création, La Veuve, traite de la mort, de toutes ces fois où on s’écrie « j’aurais pu le buter ! », mais surtout des tue-l’amour du quotidien.

Grâce au travail de marionnettes et de théâtre d’objet, Laura Gambarini donne vie à un festin joyeusement cynique et politiquement incorrect. Bienvenu à cet enterrement, un peu particulier. Une tranche de jambon joue le rôle du mari. Il est le pire et le meilleur que la veuve ait rencontré dans sa vie… 

C’est drôle, grinçant, politiquement incorrect — et c’est précisément pour ça qu’on rit autant. Parce qu’on reconnaît ces pensées qu’on n’avoue jamais, ces pulsions minuscules, ces soupirs enfouis derrière les convenances. Et parce que, parfois, il faut bien lancer le jambon pour retrouver un peu de tendresse.

Un spectacle qui se déguste comme un apéro un peu trop salé. Et qui laisse un arrière-goût de liberté.