Le conte littéraire tchèque sur la sirène Rusalka est l’une des plus belles oeuvres de la littérature d’opéra slave. L’histoire est connue de tous. Pour conquérir l’amour du jeune prince qu’elle voit souvent se baigner dans le lac, la nymphe Rusalka demande à la sorcière Jezibaba de lui donner forme humaine, en échange d’un lourd tribut : elle perdra l’usage de sa voix et sera éternellement damnée si son amour n’est pas partagé. Le prince, d’abord séduit par la beauté de Rusalka, finit par se lasser de son perpétuel silence et s’éprend d’une princesse étrangère. Trahie, Rusalka est perdue. Lorsque le prince, accablé de remords, cherche à la retrouver, elle lui avoue que le baiser qu’il lui réclame lui serait mortel. Le prince l’enlace malgré tout et meurt dans ses bras. Après cette dernière étreinte, Rusalka disparaît pour toujours au fond du lac…
L’avant-dernier opéra d’Antonín Dvořák tire son sujet du monde féerique sous-marin des petites sirènes, ondines et mélusines. Le livret de Jaroslav Kvapil a inspiré à Dvořák un chef-d’oeuvre, un opéra marqué par une atmosphère envoûtante, un lyrisme émouvant et des revirements dramatiques. Antonín Dvořák a réussi une oeuvre très fine sur le plan psychologique, un opéra symboliste qui tient à cheval entre la fin du romantisme et l’époque moderne. Le Théâtre Orchestre Bienne Soleure s’empare de cette oeuvre magistrale à la musique très expressive qui mêle éléments de chansons populaires et accents dramatiques et poétiques. Le célèbre chant à la lune saura toucher les spectateurs.