Mentir, c’est tout un art. Et Vincent, prince du bobard bien troussé – incarné avec brio par Stéphane De Groodt – en est le grand maître. Mais à force de jongler avec la vérité, ne risque-t-on pas de la prendre en pleine figure ?
Toute vérité n’est pas bonne à dire. Le mensonge est un pesant fardeau qui exige invention, dissimulation et mémoire. Le personnage central de la pièce ne croit manquer d’aucune de ces qualités. Il trompe prudemment sa femme avec celle de son meilleur ami. Mais le menteur a souvent affaire à plus malin que lui ou mieux averti qu’il ne croit.
En semant de fausses pistes, Florian Zeller s’interroge sur l’amour et la fidélité, la capacité d’un couple à surmonter les obstacles et à durer. L’amitié aussi est sacrifiée dans ce théâtre des apparences où chacun avance masqué. Pris en étau dans ses mensonges, Vincent se retrouve dans un piège qu’il a lui-même tendu. Face à lui, Sylvie Testud et Clotilde Courau campent des femmes à la fois dupes et redoutables, tandis que Stéphane Facco veille à ce que la vérité finisse par éclater… ou pas !