En 1974, Romain Gary publie à 60 ans son premier roman sous le pseudonyme d’Emile Ajar: Gros-Câlin. C’est le nom que donne un modeste employé célibataire au python qu’il a ramené d’Afrique. Celui-ci apporte à son propriétaire quelques soucis avec ses voisins, mais surtout un réconfort physique et sentimental.
Jean-Quentin Châtelain, en longue djellaba noire, pieds nus, est seul en scène. Avec sa voix si particulière – chantante et profonde – l’acteur suisse pénètre l’écriture de Romain Gary et touche l’âme du texte. Il est bouleversant de vérité. On perçoit au plus près la détresse et la tendresse du personnage. Jamais on n’a si bien entendu l’écriture de Gary. Parce que Jean-Quentin Châtelain est un comédien exceptionnel, on discerne parfaitement les curiosités de la langue. Il prend son temps, goûte les formules et ne s’accélère jamais, il privilégie l’humour secret de chaque phrase. Gros-Câlin est un récit tragi-comique flamboyant sur la métamorphose et le besoin d’aimer, sur la perte d’identité et de repères.