« L’amour entre dans le corps sans qu’on l’entende ; mais, une fois qu’il est dedans, il ferme la porte. »
Si le titre nous susurre à l’oreille la mélodie pop du tube de Christophe, c’est bien la naïve Aline du roman de jeunesse de Charles Ferdinand Ramuz qui est l’héroïne de ce spectacle. Puiser dans un répertoire qui n’est a priori pas destiné à la scène, est devenu une marque de fabrique du travail que Thierry Romanens mène avec le trio Format A’3. Après Voisard, vous avez dit Voisard et Courir, ses deux précédents opus, il est passé maître dans l’entrelacement de la littérature et de la musique. Dans Et j’ai crié Aline, l’amour qui se plaît à unir les contraires, jette l’un vers l’autre, Aline, la sage jeune fille, et Julien Damon, le coq du village. Mais chez Julien, l’amour passe vite, tandis que chez Aline, il grandit jusqu’à se transformer en une passion dévastatrice et criminelle… Basé sur un texte âpre et terrible, ce spectacle à la fois poétique et déchirant porte un regard lucide sur nos élans amoureux, tandis que l’humour, cher à la compagnie, allège la noirceur de cette tragique symphonie pastorale.