Cinq visages pour Camille Brunelle

Ils sont jeunes, beaux et insouciants. La vie leur sourit. Ils sont riches d’amis, de joie de vivre, de talent. Le temps passe, rythmé par le souvenir régulier de cette soirée, au cours de laquelle chacun a croisé la belle Camille Brunelle. Portrait après portrait, cinq jeunes adultes se montrent, s’exposent et se surexposent. Ils érigent parallèlement leurs existences à partir de films vus, de soirées vécues et de rencontres espérées. Guillaume Corbeil pose son regard et sa plume sur les vies de cinq jeunes adultes – et toute une génération – qui se mettent en scène à la manière des sites de réseautage. Par l’énumération d’amis virtuels et d’une orgie de références culturelles, ils se dévoilent dans une langue vive, un discours laconique et des quêtes éperdues ; il faut à tout prix, et pour toujours, être de son temps. Dans leurs échanges, tout est public, tout est impudique. Les photos projetées sont commentées en live, l’image de soi omniprésente est déballée sur les réseaux sociaux, symbole de toute une génération. La peur d’être seul ou à l’écart n’est jamais loin, d’où l’importance de ces signes d’appartenance. Porté par cinq comédiens, exceptionnels de vérité, dans un rythme éperdu, ce spectacle nous entraîne dans cette course folle de projection de soi dans le regard des autres et jusqu’au bout, nous nous demandons : à quoi tout cela rime et jusqu’où iront-ils ?